Si mon sujet de prédilection porte plus sur le sommeil et les insomnies, je ne peux absolument pas ignorer l’impact de l’anxiété sur la qualité du sommeil, ni leur inter-causalité.
L’anxiété détériore la qualité du sommeil et quand cette dernière est en mauvais état la sensibilité à l’anxiété augmente. Autant vous dire qu’on est dans un cercle vicieux qui resserre son emprise au fur et à mesure que le temps passe.
Il faut alors prendre position, vous ne pouvez pas faire les choses à moitié, il en va de la qualité de vos journées, de votre rapport avec votre entourage, familial comme professionnel, de votre volonté d’avancer dans votre vie, de réaliser vos ambitions, bref, soit vous prenez le temps de vous occuper du problème soit vous allez lentement vous enfoncer.
Ainsi, je propose de s’attaquer en premier à l’anxiété, en ce qu’il est à l’origine du premier cercle vicieux.
Si je devais donner le but à achever dans la première quête d’un meilleur sommeil je dirais, comme l’indique le titre (et comme vous n’avez pas eu de mal à le deviner), de commencer par travailler sur votre anxiété.
En cela, pour entamer votre démarche contre l’anxiété et les troubles du sommeil je vous propose de commencer par les fondamentaux 2 D :
– La Déculpabilisation
– La Dédramatisation
Quand je parle à des personnes qui ont des difficultés à bien dormir, je me rend compte que le plus souvent, les gens ne prennent pas au sérieux le jugement anxieux qu’ils portent sur les évènements qu’ils vivent.
Ils trouvent que c’est dérisoire, voire risible. Ils estiment que même s’ils ont tendance à ressentir du stress de manière quotidienne à un point ou cela handicape leur sommeil, ils ne sont pas légitimes à s’en plaindre.
En effet, ils me disent qu’ils sont plutôt heureux dans leur vie en général, n’ont pas vraiment à se plaindre et que franchement « il y a bien pire ».
Comme si avouer qu’ils sont stressés c’est dire qu’ils ne sont pas à l’aise dans leur situation et que cela serait un aveux de faiblesse, d’impuissance sur la conduite de leur vie.
Il s’agit de changer de vision sur votre anxiété, l’insomnie, sur le jugement que vous en avez.
La Déculpabilisation: accepter son ressenti de l’anxiété
Alors évidemment ce que dise ces gens à qui je parle n’est pas vrai, le stress est une réaction physiologique normal chez tout individu, il mène à l’action, il est comme un courant électrique, sans celui-ci vous seriez apathique les trois quarts du temps.
Cependant, en une journée vous êtes soumis a beaucoup de stimulis extérieurs qui génèrent ce stress: vous affrontez des situations différentes, aux enjeux différents, dans des contextes différents. Ce sont les déclenchements successifs de situations stressantes qui provoquent l’anxiété.
Alors est-ce que c’est mal le stress ? Est ce que l’on doit tous devenir nomade digital et partir aux Philippines ou en Thailande pour siroter des noix de coco ?
Respectivement non et si vous voulez mais vous n’y êtes pas obligé pour résoudre ce problème. Ce que vous pouvez et devez faire par contre c’est commencer par ôter le jugement que vous avez de votre propre ressenti de l’anxiété.
Il ne faut pas oublier que nous avons tous des vies différentes, nous ne faisons pas tous la même chose, nous n’avons pas tous expérimenter les mêmes choses non plus. Alors comment voulez-vous que l’appréciation de ce qui est stressant ou non soit la même pour tout le monde ?
Comment voulez-vous qu’un chef d’entreprise sûr de lui appréhende le stress d’une même manière qu’un étudiant qui commence à peine à entrer dans la vie active?
Déculpabiliser c’est admettre son ressenti et y ôter son propre jugement moral, ce n’est ni bien ni mal d’être anxieux, c’est juste réel et c’est en appréciant la réalité telle qu’elle est, sans y porter d’inutiles jugements que vous réussirez le mieux à défaire cette anxiété.
La Dédramatisation: prendre du recul sur les évènements
De la même manière, les évènements que vous vivez ne sont pas anxiogènes en soi.
Comme disait Nietzsche:
« Il n’y a pas de phénomènes moraux du tout, mais seulement une interprétation morale des phénomènes »
Et comme le disait Marc-Aurèle, en substance, il n’y a pas d’heureux ou de malheureux évènements, les évènements ne font que se produire, c’est vous et uniquement vous qui interprétez ces évènements comme tels.
Dés l’instant ou vous considérerez les évènements en vous éloignant le plus possible de tout jugement, vous diviserez le stress qui s’en dégagera par deux. Vous libérer de toutes vos opinions sur la situation qui habituellement vous ferez vous sentir anxieux vous permettra de vous recentrer sur le réel et de mieux gérer sur la situation, de dompter le chaos.
Je sais ce que vous pensez « D’accord, c’est sympa mais c’est plus simple à dire qu’à mettre en oeuvre ». Pour être honnête oui vous avez raison, c’est dur, cela demande son lot d’efforts et surtout de la volonté mais justement, je vous propose de prendre la réalité telle qu’elle est (et non comme vous la voyez) en pleine face, autrement dit de vous battre contre l’anxiété.
Il s’agit de faire un mini saut dans le vide à chaque fois que vous êtes confronté(e) à une situation de stress, avant une très grosse journée qui va sûrement vous mettre sur les rotules ou vous allez devoir courir un peu partout en essayant de maintenir vos relations sociales, c’est à dire sans envoyer paître chaque personne qui se mettrait en travers de votre chemin, avant d’aller parler à la personne qui vous plaît, avant d’aller fermement demander à votre employeur que vous avez vraiment besoin de votre après-midi ce vendredi.
Ce petit saut c’est à chaque fois que vous n’allez pas vous poser de questions, que vous allez prendre la situation comme un challenge au lieu de la subir.
Si je devais métaphoriser cette approche de l’anxiété qui empreinte un peu (voire beaucoup ?) à Nietzsche je prendrais un thriller ou un film d’horreur dans lequel les protagonistes, las de fuir la bête qui les poursuit, las de se cacher, décident de se retourner contre lui et de lui faire la peau. De cette manière, le repos du guerrier vous sera plus accessible.
- En Finir Avec Le Stress Pour Mieux Dormir: Par Où Commencer ? - octobre 29, 2020