Comment Faire De Sa Sensibilité Une Force ?

Pleurer, fondre en larmes parce que ça déborde ? Vous connaissez ! Vivre avec l’émotion à fleur de peau ? C’est votre quotidien !

Ne plus pouvoir faire front parce que vous êtes emporté(e) par une tempête émotionnelle ? Cela vous arrive régulièrement ! Si vous vous reconnaissez et que ces mots vous parlent c’est certainement que vous êtes une personne sensible et peut-être aussi introvertie.

C’est vrai que vu sous cet angle, on pourrait considérer cette caractéristique comme une malédiction… Et si au lieu de se focaliser sur les aspects contraignants et « handicapants » de votre émotivité vous utilisiez cette particularité pour en faire un avantage ?

Peut-être vous dites vous que ce n’est pas possible et que vous êtes voué(e) à subir cette acuité le restant de vos jours. Pourtant, il existe des tas de raisons de se réjouir au contraire et de parvenir à s’épanouir avec ce don.

Au cours de cet article je vais essayer de vous convaincre de considérer cette spécificité innée, comme un avantage et même… une chance !

Comment Faire De Sa Sensibilité Une Force ?

Qu’entend on par sensibilité ?

a) Définition courante

Commençons par nous mettre d’accord sur les termes. On associe très souvent la sensibilité à la notion de fragilité, à la difficulté à contenir ses émotions ou à contrôler ses réactions… Bref, dans le langage de tous les jours et dans les esprits, la sensibilité est (très) majoritairement associée à un défaut, ou à une faille de l’individu.

Mais si de nos jours la Société peut considérer le manque de maîtrise de ses émotions comme une tare, il n’en reste pas moins que de nombreuses personnalités (considérées parfois mêmes comme des génies) se distinguaient par cette particularité. D’ailleurs leur profil MBTI, trahissait bien cette acuité.

En littérature : Victor Hugo (ENFP), Oscar Wilde (INFP), Jean-Jacques Rousseau (INFP),Dans la peinture : Salvador Dali (ENFP), Vincent Van Gogh (INFP), Pablo Picasso (ESFP)Dans le domaine de la chanson : Freddie Mercury (ENFJ), Bono (ENFJ), John Lennon (ENFP),Parmi les poètes : Charles Baudelaire (INFP), Paul Verlaine (INFP)

Ils partageaient tous ce point commun : une sensibilité exacerbée. Et vous ? Faites le test pour savoir si votre profil psychologique démontre aussi une sensibilité aigüe.

b) La sensibilité sur le plan de la psychologie

Analyser le concept d’émotivité sur le plan de la psychologie peut également nous donner un autre éclairage.

Pour Carl Jung, et les psychologues du MBTI, les êtres humains se divisent en deux groupes.

D’un côté ceux qui prennent leurs décisions se fiant à leur logique, leur pensée, leur raisonnement et de l’autre ceux qui au contraire privilégient leur affect et qui préfèrent écouter leur cœur.

Les statistiques établies sur la répartition des deux modes de fonctionnement préférentiel montrent que cette seconde préférence grandement liée à l’émotivité, est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.

Cette analyse de l’inconscient laisse paraître que 60 % d’entre elles écoutent d’abord leur être profond pour faire leurs choix, quand les hommes ne sont que 30 %.

Cette même école de psychologie, considère également qu’il existe 4 « tempéraments », dont l’un d’entre eux (le moins représenté dans la population puisqu’il ne regroupe que 15 % des être humains) est le stéréotype même de l’hypersensible.

Le « tempérament » idéaliste (puisque c’est son nom) de par ses caractéristiques, rassemble tous les individus ayant plusieurs particularités en commun.

Ce sont des êtres doués pour percevoir les besoins des autres, ayant un très bon sens de l’écoute. Attachés à maintenir et entretenir un climat d’harmonie autour d’eux, ils sont souvent dotés d’un certain talent artistique et se distinguent par leur grande créativité.

Leur ouverture d’esprit les oriente naturellement pour envisager de nouvelles solutions aux problèmes qu’ils rencontrent.

Cependant leur très grande émotivité peut les entraîner dans une spirale les menant à des pensées négatives, raison pour laquelle ils ont tout intérêt à chercher à la canaliser et à maîtriser ses débordements.

2) Les indices qui prouvent une grande sensibilité

a) Une excellente capacité d’écoute et de compréhension

Comme nous venons de le voir la sensibilité confère souvent un don pour percevoir l’invisible, pour comprendre ses propres émotions comme celles des personnes de son entourage.

Pour les personnes cartésiennes il n’est pas facile de prendre la mesure de cette faculté et de bien évaluer ce que cela implique.

Ressentir les émotions des autres, c’est se fier à autre chose qu’à des déductions logiques, qu’à des pensées ou des faits.

Car au-delà d’avoir ce sixième sens pour capter ce qui ne se perçoit pas à l’œil, les âmes sensibles possèdent également un don pour comprendre.

Comprendre ce que l’autre peut ressentir.

Comprendre ce que cela induit au niveau de ses pensées, de sa psychologie de l’instant.

Sans même forcément connaître l’individu, la personne sensible apparaît comme un très bon confident. Son excellent sens de l’écoute fait que l’on se confie à lui facilement, lui faisant confiance sans hésiter.

Ce talent, peut être considéré comme un « super pouvoir » dans la mesure où il est invisible mais surtout parce qu’il est rare… Pour rappel le MBTI considère que seuls 15 % des personnes font partie des « idéalistes ».

Comment Faire De Sa Sensibilité Une Force ?

b) Une faculté à encourager et à soutenir son prochain

La conséquence induite de cette particularité, fait que les personnes sensibles se retrouvent souvent dans des professions à caractère social.

Elles aident l’autre à s’exprimer et engendrent finalement une thérapie basée sur la parole (parfois inconsciemment). Elles sont convaincues que le mal-être d’une personne peut être soigné grâce à un soutien basé sur les encouragements.

Quand des personnes rationnelles chercheraient à argumenter avec des chiffres ou des faits concrets, elles savent trouver les mots justes.

Elles savent choisir les bons mots car elles perçoivent à la fois l’état émotionnel de leur interlocuteur et connaissent la portée des mots.

On peut appeler cela la sensibilité émotionnelle, et les individus qui en sont dotés, sont des « confesseurs hors pair ».

c) Un monde construit sur des valeurs personnelles et harmonieuses

Mais si vous êtes un être sensible, la psychologie de Carl Jung induit que vous vous construisez naturellement un monde sur-mesure.

Ce monde, votre monde, vous le bâtissez suivant des valeurs personnelles empreintes d’harmonie.

Il est à noter que la Société moderne n’est pas vraiment fondée sur vos valeurs et sur votre mode de fonctionnement naturel… C’est le moins que l’on puisse dire.

Le fait que vous soyez une minorité ne vous donne pas la capacité d’influencer le monde dans lequel vous évoluez.

Votre environnement rêvé serait plutôt un monde harmonieux construit sur des valeurs d’entraide, de solidarité, de rêve et d’écoute.

Au lieu de cela, vous devez composer avec une Société basée sur des normes, des règles qui brident fortement votre esprit créatif.

Vous qui n’êtes qu’imagination et rêverie, vous vous retrouvez à évoluer dans une Société matérialiste.

Dans cet univers, utiliser et faire valoir vos qualités naturelles est pour vous un défi quotidien.

3) Anticiper les risques liés à votre sensibilité

a) Ne pas accorder trop d’importance au regard de l’autre

Faire d’une caractéristique une force, passe aussi par en atténuer les effets négatifs. Les personnes hypersensibles ont justement du mal à contenir une surcharge émotionnelle.

Là où des joueurs de poker arrivent à maintenir une sérénité à toute épreuve, les personnes à fleur de peau transpirent des sentiments qu’elles ressentent.

Sans forcément l’associer à de la timidité (ce n’est pas exactement la même chose), elles se laissent facilement déstabiliser par le regard de l’autre.

L’impression de se sentir jugée au moindre fait et geste est un mal les handicapant au quotidien et les empêchant de lâcher-prise.

Comment Faire De Sa Sensibilité Une Force ?

Les personnes sensibles ont tout intérêt à en prendre conscience pour essayer progressivement de désamorcer cette douleur.

Progressivement, car cela ne se fait du jour au lendemain.

C’est un long travail d’acceptation, permettant à l’être émotif de surpasser ses bouffées d’émotions.

b) Se méfier de votre subjectivité

Une autre attitude qu’il est bon d’appliquer si l’on souhaite réussir à tempérer sa personnalité, consiste à prendre conscience de sa subjectivité.

Combien de fois vous est-il arrivé de regretter un choix en vous demandant quelle mouche avait pu vous piquer le jour de cette décision ? Si ce genre d’interrogation vous est familier c’est probablement que vous vous laissez trop facilement influencer par votre ressenti émotionnel.

Ce ressenti ne doit pas être vécu comme une culpabilité. Nous l’avons vu il peut également être considéré comme une chance.

Mais là où certaines personnes (extraterrestres à vos yeux) arrivent à décider sans tenir compte des conséquences humaines et sociales, vous ne parvenez pas à en faire abstraction.

Et bien c’est cela qui rend vos choix subjectifs !

Prendre conscience de sa subjectivité, n’est pas si simple.

Cela sous-entend de ne plus fonctionner comme vous l’avez toujours fait, en écoutant uniquement votre cœur.

Petit à petit, en essayant d’ajouter à vos décisions de la rationalité, des chiffres, des arguments démontrables, vous allez pouvoir gagner en objectivité et compléter (et non la gommer) cette subjectivité instinctive.

Au début, vous pouvez commencer par des petites décisions peu impliquantes. Après tout, on ne s’attaque pas à l’Everest du jour au lendemain !

Et petit à petit, vous pourrez essayer de remettre de plus en plus en question vos choix spontanés.

En faisant un pas de côté et en ayant conscience que votre première option est forcément empreinte d’une forme de partialité, vous allez progressivement pouvoir vous en détacher.

c) Accepter le conflit

Évoquer l’hypersensibilité, c’est inévitablement évoquer le rapport au conflit.

Comme nous l’avons dit précédemment, la principale faille d’un individu émotif, c’est cette difficulté à canaliser ses montées et ses descentes d’intensité affective.

Face à une situation d’opposition, il risque rapidement de perdre ses capacités, tel un boxeur groggy par un coup de poing.

Incapable de donner le meilleur de ce qu’il est vraiment, l’individu sensible sait qu’il s’expose dans ce genre de situations.

C’est précisément pour cela qu’il redoute l’affrontement.

En prenant conscience de cette réalité, il peut, là encore progressivement, se mettre dans l’inconfort.

En commençant par s’exposer sincèrement (c’est important) à de petits désaccords et en s’habituant aux sensations qu’il éprouve, il peut progresser.

Apprendre à gérer ses émotions dans des situations de conflit est sans doute le Graal pour un hypersensible, car c’est ce genre de situations qui lui déplaisent au plus haut point. Cependant, y parvenir est la garantie de mieux vivre sa particularité au quotidien.

Conclusion

Nous venons de le voir être hypersensible à notre époque, n’est pas si facile. Du fait du matérialisme grandissant de la Société, vivre ses émotions pleinement est souvent assimilé à de la faiblesse.

Pourtant, cette particularité ne doit pas être vécue comme une fatalité et dégrader l’estime de soi!

Pour profiter des bénéfices de ce don inné, et le voir au contraire comme une bénédiction, il suffit de travailler sur ses faiblesses.

Apprendre à contrôler vos émotions et à gérer vos réactions, est un long chantier, mais progressivement, par de petits changements au quotidien, il est tout à fait possible d’y parvenir.

Nicolas Galli
Les derniers articles par Nicolas Galli (tout voir)