Comprendre Les Postulats Du M.B.T.I

Dans le domaine du développement personnel il existe une immense quantité d’outils. Utilisant des chiffres, des images, des questions à choix multiples, des tests physiques etc. 

Bref même s’ils ne cherchent pas à mettre au jour la même réalité de votre personnalité, tous les outils ont des méthodologies différentes.

Dans cet article je vais tenter de synthétiser les grandes règles de l’un d’entre eux : le MBTI.

Je dis bien tenter car il serait bien prétentieux de prétendre résumer l’aboutissement du travail de nombreux psychologues depuis le XXème siècle en seulement quelques lignes…

On peut considérer qu’il n’y a pas grand intérêt à comprendre comment fonctionne un outil de développement personnel. Après tout, je prends ma voiture quotidiennement et je me moque de savoir à quoi sert chaque pièce sous le capot… 

Je suis d’accord pour dire que l’importance et la valeur d’un instrument de travail sur soi tiennent plus dans les bénéfices qu’il apporte. 

Néanmoins, je suis persuadé que le fait de mieux en comprendre les rouages permet de mieux l’utiliser et permet d’éviter certains pièges qui risqueraient d’en atténuer l’efficacité.

Dans cet article je vais donc tenter de vous présenter les fondements du MBTI, outil de connaissance de soi d’une puissance incroyable, basé sur votre personnalité psychologique.

Postulats du M.B.T.I

1) Qu’est ce que le M.B.T.I

a) Origines et utilités diverses

En deux mots, le MBTI trouve son fondement dans « l’oeuvre » de Carl Gustav Jung, un psychologue suisse. Ses travaux furent repris au cours du XXème siècel par de nombreux autres psychologues dont une mère et sa fille : Katerine Cook Briggs et Isabel Briggs Myers.

Ces dernières établirent une matrice permettant de « cartographier » 16 fonctionnements neurologiques préférentiels.

L’ensemble des personnes des êtres humains y trouve forcément son profil. Le meilleur parallèle que l’on peut faire est la dualité entre les droitiers et les gauchers.

100 % de la population se reconnaît forcément dans une prédominance et une préférence naturelle et instinctive.

La similitude ne s’arrête pas là puisque lorsque l’on cherche à utiliser des fonctions cognitives qui ne sont pas les nôtres, nous sommes plus maladroits, nous dépensons plus d’énergie et sommes moins performants.

Il en est de même pour les préférences sur lequelles le modèle se fonde.

b) 4 préférences pour 4 « tempéraments » et 16 profils 

La matrice MBTI dans sa forme définitive se base donc sur 4 préférences que chaque être humain a dans son fonctionnement de tous les jours.

Ces préférences ne sont pas choisies, elles sont innées ou plus exactement congénitales.

Par là il faut comprendre que si il n’y a pas d’influence de l’hérédité (selon la théorie), nous venons au monde avec un câblage neurologique prédéfini.

Mais s’il est considéré comme un instrument de développement personnel, c’est justement parce que le MBTI peut être utilisé en vue de s’améliorer.

Comme un droitier ne sera jamais plus à l’aise en écrivant de sa main naturelle que de la main gauche, nos préférences cognitives congénitales demeurent à vie notre terrain d’action préféré. 

Néanmoins, comme un droitier peut s’améliorer dans sa façon de tenir le stylo de la main gauche, nous avons la possibilité de nous améliorer dans l’utilisation des fonctions moins naturelles. Nous y reviendrons dans la dernière partie de l’article.

Les travaux de Carl Jung ont également été repris par David Keirsey, qui mit en évidence certains regroupements possibles des 16 personnalités psychologiques.

Sa très grande contribution fut de distinguer des corrélations entre 4 familles de 4 profils. Il simplifia ainsi le modèle en identifiant des individus aux fonctionnements :

– idéaliste, très porté sur la création (artistique, littéraire etc…)

– rationnel, avec un esprit scientifique

– conservateur, avec une philosophie de préserver les traditions

– et artisan, c’est à dire motivé par le fait d’entreprendre de nouveaux projets

2) Les principes théoriques

a) Les 4 Préférences de l’être humain

Les 4 préférences caractérisant chacun des 16 profils, ne doivent surtout pas être considérées comme des « camps » (opposés).

De façon à comprendre que le MBTI ne cherche pas à mettre les gens dans des cases, il vaut mieux les voir comme des curseurs, laissant place à des nuances.

Ainsi deux personnes du même type psychologique, auront néanmoins des personnalités propres puisque leurs préférences seront plus ou moins marquées.

Elles auront simplement le même processus de recueil de l’information (envoyée au cerveau), ainsi que le même cheminement de raisonnement.

Là où le modèle est d’une richesse infinie pour qui veut comprendre une personnalité (la sienne ou celle d’une personne de son entourage), c’est que de chaque combinaison découlent des comportements dans la vie de tous les jours.

Ainsi on sera naturellement entreprenant, créatif, cartésien ou encore pragmatique en fonction de nos prédilections. Mais ce qui est valable sur le plan de nos préférences l’est également sur le plan de nos points faibles.

Peut-être avez vous du mal à vous concentrer et suivre une notice de montage, ou bien peut-être n’êtes vous pas à l’aise pour exprimer vos sentiments ? 

Ce ne sont que deux exemples mais le MBTI explique de nombreuses zones d’inconfort innées et permet justement de mettre une explication dessus.

Mais le modèle psychologique ne s’arrête pas là car comme nous l’avons évoqué plus haut, au-delà du simple constat, il permet de mettre en place des plans d’action pour s’améliorer.

b) 2 fonctions cognitives et 2 fonctions de polarité

Si l’on s’attarde plus en profondeur sur les 4 axes de préférences, les travaux de Katerine Cook Briggs et Isabel Briggs Myers ont démontré que tous n’avaient pas la même importance.

Les deux lettres de chaque profil les plus « importantes » sont les lettres situées en deuxième et 3ème position (dans le sens de la lecture).

Elles sont considérées comme plus cruciales car ce sont les deux fonctions cognitives de l’individu.

Par définition, une fonction cognitive renvoie directement aux capacités du cerveau à interagir avec l’environnement dans lequel l’individu se trouve.

Cela concerne par exemple la capacité de la personne à détecter des signaux, son aptitude à se concentrer, à apprendre, à échanger avec ses semblables…

Les 16 profils de la matrice ont tous une prédilection (rien n’est tout blanc ou tout noir cependant) quant au :

– procédé de recueil des données à envoyer au cerveau : nous préférons naturellement utiliser nos cinq sens ou bien notre intuition.

– mode de réaction choisi une fois l’information intégrée : certaines personnes donneront une importance plus grande à leur système émotionnel quand d’autres privilégieront majoritairement des éléments factuels et indiscutables.

A ce stade on serait tenté de penser qu’il y a donc quatre fonctions cognitives chez chacun d’entre nous… Pourtant il en existe huit, deux fois plus, pour la bonne et simple raison que ces 4 fonctions cognitives ont une polarité.

Par polarité, il faut comprendre qu’elles peuvent toutes être tournées vers l’intérieur de l’individu ou au contraire orientées vers le monde extérieur.

Par exemple, une personne dite « Thinking » (prenant ses décisions suivant sa logique et tenant compte en priorité d’éléments indiscutables), pourra être :

– Thinking introvertie : sa logique s’exerce dans ce cas plutôt dans le monde intérieur et la conduit à la réflexion et à la conception.

– Thinking extravertie : sa raison agit dans ce cas plutôt dans le monde extérieur et amène la personne à agir de façon concrète sur son environnement.

Chacune des 4 fonctions cognitives a donc deux polarités ce qui rend la description de la personnalité encore plus fine. 

En effet, avec un tel niveau de discernement des préférences, le MBTI parvient à associer de nombreuses caractéristiques à l’individu.

A ce stade de l’article, je ne peux que vous inviter à essayer de déterminer votre profil (parmi les 16) en réalisant ce test.

le MBTI
Image par Gerd Altmann

3) L’ordre et l’importance des fonctions

Si le MBTI peut être considéré comme un outil de développement c’est parce qu’il permet de développer ses propres aptitudes.

Nous avons toutes et tous un potentiel, des forces et faiblesses intrinsèques à notre personnalité et il ne tient qu’à nous de les travailler. 

Comprendre le fonctionnement de cet instrument, c’est commencer par voir notre vie comme un chemin d’évolution.

Chacun des 16 profils psychologiques, donc chacun d’entre nous, ancre sa personnalité sur une base de 4 fonctions plus ou moins bien maîtrisées.

a) La fonction Dominante

Cette fonction est celle que nous maîtrisons le mieux, parmi les 8 existantes (si l’on considère les polarités des 4 fonctions cognitives).

Sans aucun effort et de façon très naturelle notre cerveau peut l’utiliser avec efficacité. C’est la fonction à laquelle nous faisons le plus souvent appel et le plus immédiatement.

Dès lors que nous sommes dans la difficulté c’est elle que nous cherchons à utiliser telle une arme pour retrouver une totale confiance en nous.

Au risque d’être caricatural, mais de façon à être le plus clair possible, le mieux est encore de donner des exemples.

Albert Einstein, avait la fonction Pensée introvertie en dominante. C’est cette fonction qui lui conférait son aisance dans le fait de sans cesse avoir des tas d’idées qu’il remuait intérieurement.

Léonard de Vinci, pour sa part, était très à l’aise avec l’Intuition Extravertie. Cette fonction est précisément associée à l’attraction qu’il pouvait avoir pour les possibilités extérieures nouvelles. Le fait d’être prêt à tout expérimenter.

Le sentiment introverti, était la fonction dominante de Marcel Proust. C’est elle qui lui conférait cette recherche permanente d’une forme de paix intérieure.

Bref, vous l’avez compris, cette fonction est généralement le trait le plus visible chez une personne. C’est son domaine de prédilection et elle l’utilisera sans aucune difficulté.

Elle représente donc moins un champ de travail mais est intéressante si l’on cherche à retrouver confiance.

Quand on doute, on ne se focalise que sur ses carences et l’on considère que ses forces sont communes à tout le monde ce qui est faux.

b) La fonction auxiliaire (ou secondaire)

Seconde fonction avec laquelle l’individu est à l’aise. Certes un peu moins que la fonction dominante, mais essentielle.

Le modèle considère que cette préférence va contrebalancer et équilibrer la fonction dominante. 

Par là il faut comprendre que sa polarité sera à l’opposé de la fonction avec laquelle l’individu est le plus à l’aise.

Si la dominante est extravertie, la fonction auxiliaire (ou secondaire) est forcément introvertie, et vice et versa. L’être humain a besoin des deux dimensions pour être équilibré. Il lui serait en effet impossible de ne vivre que dans l’introversion ou que dans l’extraversion.

Autre règle considérée comme postulat automatique qui fait que la fonction secondaire équilibre la fonction dominante : si cette dernière est une fonction de recueil des informations (fonction de perception via la Sensation ou via l’Intuition), alors la fonction auxiliaire sera une fonction de jugement c’est à dire de décision via les émotions (Feeling) ou via la logique(Thinking) et inversement.

Comme la fonction dominante, la fonction auxiliaire est liée au champ conscient de l’individu.

c) La fonction tertiaire

Alors que les fonctions « dominante » et « secondaire » sont liées au champ conscient de la personne, les fonctions « tertiaire » et « inférieure » sont liées à l’inconscient.

La fonction tertiaire aura une polarité inverse de la fonction secondaire (qu’ainsi elle équilibre) et donc identique à la fonction dominante de la personne.

Par contre, elle se situera sur la même dimension sur la fonction auxiliaire. Si cette dernière est une fonction de Jugement (ou de prise de décision) il en sera de même pour la fonction tertiaire.

Le rôle de cette fonction peut-être à cheval chez l’individu, en terme de maturité. 

Chez certains, elle sera très développée (presque autant que la fonction secondaire) pouvant être un véritable atout dans la vie.

Chez d’autres personnes elle sera au contraire très mal maîtrisée, se rapprochant plus du manque de maîtrise de la fonction inférieure.

Nous verrons juste après les conséquences de la mauvaise maîtrise d’une fonction.

d) La fonction inférieure

Selon moi c’est la fonction la plus intéressante.

Tout d’abord, parce qu’elle est très facile à déterminer chez soi ou chez une autre personne. 

C’est celle avec laquelle nous sommes le moins à l’aise car elle est totalement liée à notre inconscient. 

Certes, elle est à l’origine de nos erreurs majeures, agissant comme un fardeau que l’individu transporte en permanence. 

Cependant, d’un autre côté, elle est un formidable terrain de jeu pour qui souhaite se développer.

Chercher à la travailler nous demande énormément d’efforts car son utilisation nous fatigue. Le meilleur moyen de visualiser cette difficulté d’utilisation, est d’imaginer écrire de la main gauche si vous êtes droitier et de la main droite si vous êtes gaucher.

Cette démarche non naturelle sera pénible dans un premier temps et à force, deviendra de plus en plus habituelle.

Par exemple, c’est exactement ce qu’Albert Einstein aurait pu faire en travaillant sa « fonction Feeling extravertie », de manière à être plus à l’aise avec la gestion de ses propres émotions et de celles de son entourage.

Partant du principe que les 16 profils psychologiques ont une fonction inférieure, nous ne devons pas en avoir honte et au contraire voir cela comme une formidable opportunité de développement de notre personne. 

Conclusion

Nous venons de le voir, les travaux sur la compréhension de l’influence qu’a notre inconscient dans notre vie permettent de mieux vivre au quotidien.

Le MBTI, par exemple, permet d’expliquer certains de nos comportements et réactions.

Mais au-delà de nous rassurer sur le pourquoi de nos agissements dans certaines situations, cet outil, comme de nombreux autres, peut nous permettre de grandir de façon accélérée.

C’est également un formidable chemin vers la tolérance et la compréhension de l’autre, car même si le modèle ne distingue « que » 16 personnalités psychologiques (16 fonctionnements), nous sommes tous différents.

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Nicolas Galli
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